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Qu'est-ce que la dyslexie?
La dyslexie est un trouble spécifique de la lecture de source neurologique. Son diagnostic repose sur la détection de difficultés de lecture handicapant la personne concernée dans sa réussite scolaire ou dans sa vie quotidienne, une fois les facteurs suivants mis hors de cause : déficit intellectuel, déficit sensoriel (vue et audition), trouble psychoaffectif, milieu socio-éducatif défavorable, etc.
Contrairement à la croyance populaire, la dyslexie ne concerne pas uniquement les personnes qui intervertissent les lettres. Elle se manifeste principalement par un manque de fluidité de la lecture : celle-ci peut être lente, désorganisée et/ou inexacte, ce qui pénalise grandement la compréhension de ce qui est lu. En voici quelques symptômes :
- difficultés de décodage : combiner des lettres pour les transformer en sons est compliqué;
- difficultés typographiques : la ponctuation est ignorée;
- difficultés avec les paronymes : certains mots sont remplacés par d'autres qui leur ressemblent visuellement;
- difficultés d'écriture et de formulation d'idées par le biais de l'écriture;
- difficultés avec la formation des lettres : celles-ci sont souvent renversées (axe droite-gauche : b/d, p/q), inversées (axe haut-bas : u/n, m/w), interversées (échangées) ou transposées (déplacées dans le mot);
- omission de la fin de certains mots lors de la lecture;
- difficultés avec les mots non phonétiques ou irréguliers (eau, femme, etc.);
- difficultés d'orthographe;
- grande fatigue provoquée par la lecture;
- confusion des symboles mathématiques;
- difficultés avec l'aspect séquentiel, l'ordre des choses.
Même si les causes de la dyslexie ne sont pas encore identifiées avec exactitude, il est très probable que son origine soit génétique et héréditaire. L'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) a mis en évidence le fait que les dyslexiques et les non dyslexiques n'activaient pas les mêmes zones de leur cerveau lorsqu'ils lisaient ou écrivaient.
Chez les non dyslexiques, ce sont les aires du langage situées dans le cerveau gauche qui sont activées majoritairement, tandis que celles-ci sont sous-activées chez les dyslexiques, qui compensent par une suractivation des zones symétriques dans le cerveau droit. On sait par exemple que le cerveau gauche n'est pas gêné par l'incohérence suscitée par des mots irréguliers comme « monsieur », « outil », etc.
La dyslexie n'est pas une déficience intellectuelle
Il est important de garder à l'esprit que la dyslexie n'est aucunement une déficience intellectuelle. Le mode de fonctionnement des dyslexiques ne les avantage pas dans le contexte culturel actuel. La lecture est une invention de l'homme et son apprentissage n'est pas naturel. D'ailleurs, même si l'environnement n'est pas en cause, les personnes dyslexiques y demeurent néanmoins sensibles : ainsi, les langues plus transparentes comme l'espagnol, l'italien et l'allemand posent moins de problèmes de précision de lecture (seulement la lenteur réside), contrairement aux langues plus opaques comme l'anglais et le français.
Difficultés d'apprentissage
Les méthodes d'apprentissage traditionnelles ne sont pas adaptées aux dyslexiques, qui éprouvent alors souvent des difficultés académiques et obtiennent de moins bons résultats scolaires. D'autres méthodes sont mieux adaptées pour leur permettre de pratiquer la lecture plus aisément au fil du temps (grâce à la « plasticité du cerveau humain », c'est-à-dire sa capacité à créer de nouveaux réseaux de neurones), même si la lecture ne devient jamais complètement fluide et automatisée à l'âge adulte.
La rééducation orthophonique repose principalement sur l'enseignement de la lecture par ces méthodes, par exemple l'EMS (« Enseignement multisensoriel simultané », approche basée sur des méthodes visuelle, auditive, tactile, kinesthésique, etc.), ainsi que sur la mise en place de stratégies de compensation.